Saint-Emilion : Audrey Bakx met du vin dans son art

CULTURE Artiste et aussi vigneronne, la jeune femme expose jusqu’à la mi-septembre à la galerie Art by Saby, ses œuvres délicates qui ouvrent les portes de la perception

Céline Musseau c.musseau@sudouest.fr

Elle a deux passions : l’art et le vin. Elle en a fait un seul métier, assez inédit : artiste/vigneronne. Cela ouvre à Audrey Bakx toutes sortes de perspectives réjouissantes et savoureuses ainsi qu’aux adeptes de l’art comme du vin. Diplômée des Beaux-arts d’Amsterdam, -elle est à moitié néerlandaise par son père (lire ci-dessous) - , elle est arrivée à Bordeaux en 2006, époque ou elle a fondé avec plusieurs artistes le collectif Palatti.

Audrey, qui n’avait jamais vécu en France, a été élevée dans plusieurs pays, parle plusieurs langue et a finalement rejoint la passion paternelle pour s’ancrer ici, en Libournais, et créer un monde, une marque, un univers singulier, plein de poésie. Que le public peut découvrir jusqu’à la mi-septembre juste à côté du lavoir, dans le centre de Saint-Emilion, au premier étage de la galerie Art by Saby, avec une quinzaine d’œuvres originales.

Distance salvatrice

Son style, épuré, ne manque ni d’élégance ni d’humour, improvisant une distance salvatrice avec la vulgarité du monde. Elle aime mettre en avant les petites choses, ces détails qu’on ne remarque pas mais qui font tout l’intérêt d’une dégustation par exemple. Qu’elle aime ritualisée.

‘’J’aime faire la relation entre ce qui est petit, ce qui nous échappe dans ce que l’on voit en grand, globalement. On ne fait pas attention aux petites choses alors qu’il faut les préserver.’’

Ainsi, à l’encre de Chine, à l’aquarelle ou à l’acrylique, d’un trait fin, elle dessine des personnages qui ont toujours le vin en tête. C’est coloré, toujours, c’est joyeux, ironique aussi, parfois impertinent

Des dessins comme autant de bulles de bandes dessinées ou de champagne qui viendraient pétiller dans nos cerveaux. Qui distillent des ambiances évanescentes, légères, symbolisant la part des anges, ce qui subsiste après l’évaporation. L’ivresse et ses trésors d’imagination.

Ainsi, à l’encre de Chine, à l’aquarelle ou à l’acrylique, d’un trait fin, elle dessine des personnages qui ont toujours le vin en tête. C’est coloré, toujours, c’est joyeux, ironique aussi, parfois impertinent.

Des dessins comme autant de bulles de bandes dessinées ou de champagne qui viendraient pétiller dans nos cerveaux. Qui distillent des ambiances évanescentes, légères, symbolisant la part des anges, ce qui subsiste après l’évaporation. L’ivresse et ses trésors d’imagination.

Audrey partage ces petites choses aussi à travers la conception d’étiquettes stylisées destinées aux bouteilles du Clos Monicord, à Vérac. Où l’on découvre toute l’étendue de ses talents au sein de la petite boutique de la maison. On y trouve tableaux toujours en lien avec le monde du vin, des tote bag, et surtout des étiquettes qui racontent une histoire, dévoilent des pensées décalées, déclinent des séries ou encore des recettes de cuisine. Ses étiquettes peuvent se collectionner, venant apporter une autre valeur au vin.

Le coffret Monsieur/Madame de Clos Monicord. Et deux œuvres exposées, où le vin passe de la tête….à l’estomac, un circuit aussi onirique qu’humoristique.

L’exposition est visible jusqu’au 13 septembre. Entrée libre du mardi au dimanche de 15 heures à 18h30 et sur rendez-vous au 0557247303. Galerie Art by Saby, 17 rue de la Grande-Fontaine à Saint-Emilion. En savoir plus sur www.audreybakx.com ou sur la page Facebook Monicordconcept

Monicord, une histoire de famille

‘’Faire de vin, c’est faire de l’art ‘’, déclare Joep Bakx. Cet ancien hôtelier néerlandais, qui travaillé dans le luxe à travers le monde, a tout quitté il y une dizaine d’années pour se lancer dans l’aventure viticole.

‘’Au début, il y a une vingtaine d’années, j’avais acheté 12 hectares pour mes vieux jours. Et puis finalement, il y a dix ans, j’ai tout quitté pour faire du vin’’, dit-il. Il faut une certain dose d’audace, car dans la région, personne ne l’attendait vraiment. Mais avec la créativité de sa fille Audrey, ils ont osé et se lancés dans la création d’une marque et deux structures, une production et l’autre de négoce.

‘’Faire du vin, c’est comprendre la nature, bousculer les goûts formatés. Nous travaillons avec la nature, il y a des arbres fruitiers au milieu de nos vignes, et nous sommes en conversion bio actuellement. Nous n’utilisons pas de glyphosate depuis au moins dix ans et on a vu les oiseaux et insectes revenir.’’ Aujourd’hui le Clos Monicord vend pour 90% à l’étranger. Pour en savoir d’avantage sur le volet commercial, on peut se connecter au site www.closmonicord.com